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Félix Vannoorenberghe

© Lara Herbinia
La force d’une présence est un mystère. Pour quelle raison le silence s’impose-t-il à un public tout entier, que se passe-t-il pour que tous les regards convergent vers un même point, celui où l’artiste vient d’apparaître, sans prononcer le moindre mot, pour prendre possession de l’espace ? L’apparition de Félix Vannoorenberghe dans La sœur de Jésus Christ est de cet ordre. Après avoir franchi les quelques mètres qui séparent les coulisses du centre de la scène, il se plante là et on est immédiatement sûr d’une chose : les mots qui vont le traverser vont nous impacter avec la même force. Cette présence, il ne la doit pas à une carrure qui en impose, il serait plutôt du genre roseau pensant. 

Une silhouette élancée que l’on a remarquée à la télévision, dans des séries comme Coyotes ou plus récemment dans Salade grecque de Cédric Klapisch, mais aussi au cinéma dans le rôle que Laurent Micheli lui a offert dans Lola vers la mer en 2019. Présence forte de l’image de Félix mais mise à distance par l’écran qui s’interpose, immanquablement. Au théâtre, l’effet est direct. C’est Georges Lini qui, en bon chercheur d’or, a découvert cette pépite et l’a mis en scène dans La Profondeur des forêts et December Man qui ont lui a valu de recevoir le Prix de la Critique de l’Espoir Masculin en 2018. Cinq ans plus tard, Félix Vannoorenberghe n’est plus un espoir. La force de sa présence dans ce texte incroyable d’Oscar de Suma dont il interprète tous les rôles lui vaut aujourd’hui de figurer dans une des catégories reines de la soirée. E.R.

Félix Vannorrenberghe dans

La Sœur de Jésus-Christ d’Oscar de Suma, mis en scène par Georges Lini, créé au Théâtre de Poche.

et Ivanov d'Anton Tchekhov, mis en scène par Georges Lini, créé au Théâtre des Martyrs.

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