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Le Roman d'Antoine Doinel

© Beata Szparagowska

Et si le cinéma et le théâtre ne s’opposaient pas autant qu’on ne le dit. ? Antoine Laubin (Les Langues paternelles, Crâne…) et son fidèle dramaturge Thomas Depryck ont cru à leur rencontre, au passage de l’écran à la scène en nous plongeant dans des images pour la plupart partagées par les aficionados du cinéma de François Truffaut. Un pari fou : celui de condenser non pas un mais cinq films du maître de la Nouvelle Vague, les cinq chapitres de la vie d’Antoine Doinel – personnage avatar de son créateur –, des 400 coups à L’Amour en fuite. De cette somme filmée, le metteur en scène extrait une fresque de quatre heures nous entraînant littéralement dans le tourbillon d’une vie – une construction en étoile évitant la linéarité. Sur une scène que l’on découvre à 360 degrés sur des chaises pivotantes, la distribution évoluant sur les branches d’une étoile de praticables, l’on suit ainsi vingt ans de l’existence d’un homme de la France gaullienne, charmeur et malin, naïf et ambitieux, avec les désirs d’une jeunesse ayant connu l’avant et l’après mai 68. Pour se faire, Antoine Laubin a pu compter sur un casting trois étoiles (Valérie Bauchau, Philippe Jeusette, Renaud Van Camp, Caroline Berliner…) – et surtout un Adrien Drumel, virevoltant comme toujours – dans cette fuite en avant, où l’amour est politique, un sujet premier. Celui qu’on offre mais surtout celui qu’on attend en retour, avec ses joies et ses déceptions. En cela, l’œuvre se montre universelle, offrant en ce petit plus de vivre l’aventure humaine en direct. N.N.


Le Roman d'Antoine Doinel, d'Antoine Laubin.

Création au Théâtre Varia.

Une production De Facto, en coproduction avec le Théâtre Varia, Centre scénique de Bruxelles, Théâtre de Liège, Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène européenne.

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