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Isabelle Defossé

© Isabelle Defossé, à gauche. Sébastien Fernandez

Voir Isabelle Defossé jouer Macha dans Villa Dolorosa de Rebekka Kricheldorf m’a ramené presque quinze ans en arrière, dans la petite salle du ZUT (Zone Urbaine Théâtre) de Molenbeek où elle interprétait Mam dans La Cuisine d’Elvis de Lee Hall. Ce raccourci n’est pas anodin. D’abord parce que ces deux projets ont été mis en scène par Georges Lini et qu’il y a là une "patte", une énergie et un ton qui lui conviennent parfaitement. Ensuite parce que, dans ces deux rôles à la fois si proches et si lointains, elle "funambulise" entre rire et désespoir avec une justesse désarmante. Si son jeu s’accommode aussi facilement de tous les genres (de Georges Feydeau à Edward Albee, en passant par Woody Allen ou Fabrice Melquiot) mais aussi de toute la palette des sentiments humains, c’est sans doute parce qu’à chaque fois qu’elle interprète un rôle, la comédienne se situe à mi-chemin entre le jeu et l’incarnation. Entre ce bonheur presque enfantin d’être quelqu’un d’autre le temps d’une représentation et en même temps de l’être "vraiment", de donner au public à voir et à ressentir un moment de vie autant qu’un moment de théâtre. E.R.


Isabelle Defossé pour Villa Dolorosa de Georges Lini.

Création au Théâtre des Martyrs.

Une coproduction Compagnie Belle de nuit, Théâtre des Martyrs, La Coop & Shelter Prod.

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