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Sylvia

© Hubert Amiel

Inspirée du destin de Sylvia Plath, poétesse américaine ballotée dans une époque – les années 50 – injuste envers les femmes, Sylvia compose un tableau humain, une pulsation contagieuse, une épopée féminine pleine de contradictions, tantôt banale tantôt sublime. Grâce à la musique d’abord : les compositions et l’interprétation d’An Pierlé composent un écrin planant, électrique, incandescent comme le feu, destructeur, qui brûlait en Sylvia Plath. "Chante, car les lauriers ne seront pas pour toi", écrivait Virginia Woolf. An Pierlé en donne un écho bouleversant ! 

Grâce aussi à la mise en scène de Fabrice Murgia qui éclate le personnage de Sylvia en neuf (épatantes) comédiennes. En diffractant ainsi le personnage, la mise en scène souligne le tiraillement permanent de Sylvia, entre son envie d’être une bonne épouse et son désir d’être beaucoup plus. Orchestré comme du papier à musique, le chœur de femmes rend Sylvia universelle. Nous sommes toutes des Sylvia, semblent dire les comédiennes, jouant aussi bien en anglais, en français ou en italien. 

Cette sororité bouillonnante explose aussi à l’écran, tandis que la caméra de Juliette Van Dormael filme chaque scène de manière organique dans des décors de cinéma qui virevoltent sur le plateau. Tourbillon ébouriffant, la pièce juxtapose mille textures : poèmes, archives sonores, bribes de conversation des comédiennes, chorégraphie. On y triture l’imaginaire, le rapport à la mort, l’écriture, la place des femmes intelligentes dans le monde, le sexisme. On s’y révolte mais surtout, on doute. Et ce sont ces incertitudes – bien plus que tous les blâmes hâtifs de notre époque - qui rendent Sylvia si proches de nous. C.Ma


Sylvia de Fabrice Murgia, d’après Sylvia Plath.

Création au Théâtre National.

Musique An Pierlé Photographie et caméra Juliette Van Dormael Création vidéo et lumière et direction technique Artara Giacinto Caponio Costumes Marie-Hélène Balau Scénographie Rudy Sabounghi. 

Un spectacle de la Cie Artara. Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre de Namur, Central – La Louvière, Mars – Mons Arts de la Scène, la Fondation Mons2025 – Biennale 2018-2019, Printemps des Comédiens – Montpellier, Comédie de Saint-Etienne – Centre Dramatique National, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Scène, le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan, Théâtres en Dracénie – Draguignan, Coop ASBL et Shelter Prod. Avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge, avec le soutien du DIESE # Auvergne – Rhône-Alpes, dispositif d’insertion de L’École de La Comédie de Saint-Étienne.