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Scapin 68

© Zvonock

À l’occasion du cinquantième anniversaire de mai 68, Thierry Debroux relève un pari osé, celui de transposer Les Fourberies de Scapin dans l’univers des années 60 et d’éclairer à la lumière des sixties les conflits entre les générations que l’on retrouve chez Molière. Cheveux longs, pattes d’eph’ et fleur à la bouche, les personnages de la pièce n’ont rien à envier aux plus fervents défenseurs du mouvement hippie. Le ton est donné dès l’entrée du public. Le somptueux rideau rouge du Théâtre du Parc est orné du symbole "Peace and Love". Le décor, conçu par Thibaut de Coster et Charly Kleinermann, reprend à la craie les slogans révolutionnaires de l’époque: "Il est interdit d’interdir", "Soyez réaliste, demandez l’impossible", "Sous les pavés, la plage", etc. C’est sur le sable des pavés de mai 68, à l’intérieur d’une vieille bâtisse abandonnée en bord de mer, que les personnages d’Octave et de Léandre apparaissent jeunes et rêveurs, bien loin d’imaginer qu’un jour la réalité les rattraperait et qu’Argante, le père d’Octave, était en route avec la ferme intention de marier son fils. La suite, on la connaît. Dans le rôle de Scapin, Othmane Moumen, coupe afro et lunettes fumées sur le nez, usera de tous les stratagèmes. Agile comme un chat, il saute du premier étage, prend équilibre sur la corniche, remonte par la gouttière, se contorsionne pour faire entendre la volonté des fils et contourner la colère des pères. Pourtant, aucune ligne du texte de Molière n’a été modifiée. Les conflits entre les pères et les fils se racontent à chaque époque. F.C.


Scapin 68 de Thierry Debroux d’après Molière.

Création au Théâtre royal du Parc.

Un spectacle du théâtre royal du Parc. Coproduction Atelier Théâtre Jean Vilar, du Théâtre de Liège et DC&J Création. Avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge, des Ets Georges Magis, de TSF.be et d’Inver Tax Shelter. Avec la participation du Centre des Arts scéniques.

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