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Quelques rêves oubliés

La Française Camille Panza, formée à l’Insas, a été accueillie au Japon par Oriza Hirata lui-même, auteur et directeur de théâtre. Un cadeau dont la jeune metteuse en scène s’est emparée avec une passion contagieuse. Jouer un texte japonais… en français… au Japon, où la pièce fut créée, c’est une sorte d’exotisme… à l’envers, réjouissant.

Le thème central, l’humain fragile, perdu au sein d’un univers superbe et menaçant, est parfaitement saisi par les lumières, aléatoires, les sons, facteurs de trouble, et le décor mouvant, déstabilisant. Il est certes question de mariage, dérisoire, d’amour, pomme mythologique, de géologie : la terre est un champ archéologique permanent où le passé lointain surgit comme un champ d’os. Et surtout les astres en fusion parlent par des jets de lumière agressive, le ciel étoilé est une mythologie des planètes lointaines, entre Orion et Scorpion.

Les trois acteurs soumis à ce bombardement scénographique ont bien du mérite à survivre, surtout à la fin, où la force de l’univers sonore et visuel les emporte : mais c’est le mérite de Gwen Berrou d’aimer les aventures scéniques. Ici elle fait front, avec son humour naturel et sa fausse désinvolture. Aurélien Dubreuil-Lachaud et Pauline Gillet Chassanne, sont prometteurs, tout comme une remarquable jeune équipe artistique et technique, de moins de 30 ans, issue de l’Insas (comme Camille Panza): Marie Laetitia Cianfarini, Léonard Cornevin, et Noam Rzewski, déjà remarqué deux fois pour ses créations sonores par les Prix de la critique: un récidiviste ! Ils réalisent avec brio le rêve, réussi, de Camille Panza.
C.J.

Créé en français au Japon, au Théâtre Komaba Agora, Tokyo. Création belge au 140, Bruxelles.

Texte Oriza Hirata Mise en scène Camille Panza. 

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