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J'abandonne une partie de moi que j'adapte

Le bonheur, il est fragile, il sait se faire discret. On peut courir derrière et passer à côté. En 1960, dans le film documentaire Travaillé collectivement avec ses quatre formidables comédiens, J’abandonne une partie de moi que j’adapte a été initialement présenté à l’Esact en Solo/Carte blanche. 

Plongé dans les années 60, on passe des séquences filmées à leurs prolongations scéniques avec une légèreté survoltée et une aisance naturelle. La scénographie qui joue avec des éléments de décor sur roulettes permet aux comédiens de glisser avec fluidité d’une scène et d’un personnage à l’autre. Les vêtements, la coiffure et la dégaine des acteurs laissent pointer une nostalgie attendrie, mais jamais béate, pour cette époque de liberté, du moins dans les idées qui annoncent mai 68. 

Si le quotidien des ouvriers, étudiants et cadres moyens interrogés par Rouch et Morin se montre morne et gris, le nôtre se dévoile glaçant dans la deuxième partie contemporaine avec le discours d’un leader vantant les vertus du travail émietté. Plein de vraies questions politiques, philosophiques et sociales, ce spectacle distille une joie et une urgence communicatives, qui après la pirouette finale, se révèlent plus que jamais nécessaires.
G.B.

Créé au Théâtre National

Mise en scène Justine Lequette Écriture collective

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