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Laure Chartier

Laure Chartier raconte dans un Un fait divers son parcours du combattant quand elle a décidé de porter plainte après un viol. Il fallait du cran pour exposer cette histoire sur le plateau du Public. Il fallait une sacrée dose de courage pour revivre ce traumatisme et en faire un acte théâtral qui déjoue tout pathos grâce à une autodérision permanente. 

Sur le viol lui-même, Laure Chartier ne s’épanche pas car l’auteure et comédienne choisit surtout de raconter le calvaire qui a suivi : les humiliations répétées face à un personnel mal formé ou simplement insensible, que ce soit à l’hôpital, au commissariat ou devant les experts juridiques. Elle raconte l’inhumanité de ce parcours semé d’embûches – financières, procédurales ou humaines – quand il s’agit de réclamer justice. Elle raconte les reports incessants des audiences au tribunal ou la difficulté de se retrouver face à son agresseur. Elle raconte la douleur quand on réalise qu’aux yeux des autres, on est devenu un simple fait divers. Dépossédée de son corps dans les mois qui ont suivi son viol, Laure Chartier sera alors, aussi, dépossédée de son identité. 

Mais elle raconte aussi les issues plus lumineuses de cette affaire, comme le soutien indéfectible de sa famille et de ses amis, ou encore le regard des collègues, dont elle craignait la pitié mais dont elle reçut finalement beaucoup de générosité. Assénant quelques vérités sur la manière dont notre société gère – ou plutôt étouffe – la question du viol, Un fait divers est un acte de bravoure, tout simplement !
C.Ma.


Un fait divers de Laure Chartier, créé au Théâtre Le Public. 

Reprise les 26 juillet et 17 août 2018 au Festival Bruxellons à Molenbeek et du 6 novembre au 1er décembre 2018 au Théâtre Le Public.

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