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L'Herbe de l'oubli

Ancré dans l'actualité, théâtre documentaire, L'Herbe de l'oubli, (comme l’absinthe, traduction en russe de "Tchernobyl") marquera les esprits. A l'image de cette absence de sensations, guerre invisible dont témoignent les Ukrainiens qui ne voyaient, n’entendaient, ne sentaient rien mais savaient le danger omniprésent, rampant. Outre ses voyages en Biélorussie et en Ukraine, dans la ville fantôme de Pripiat, l'auteur et metteur en scène Jean-Michel d'Hoop s’est également inspiré de La Supplication. Tchernobyl, chronique du monde d’après l’Apocalypse de Svetlana Alexievitch, Nobel de littérature. 

Il y a, par ailleurs, comme un air de Cerisaie dans cette maison ouverte aux vents. Structure de bois, résidu du passé ou promesse d’avenir, unique décor dont la toile de fond servira de support aux vidéos de Yoann Stehr, espace d’engagement, entre les êtres d’hier et d’aujourd’hui, de chair, de mousse, de cendre ou de chiffons. De taille parfois surhumaine, habillées d’un trois pièces défraîchi, la tête calcinée mais le cou orné de perles, le visage décrépit d'enfant éperdu là où les bébés naissent déjà malades, les marionnettes prennent vie... 

Autant de tableaux oniriques, fantomatiques et émouvants alternant avec la galerie de portraits des habitants de la région interprétés par d’habiles comédiens et marionnettistes, le débonnaire Corentin Skwara, l’enthousiaste Léa Le Fell, le fringant Benjamin Torrini, la délicate Léone François Janssens ou encore la sensible Héloïse Meire. Entre coup de poing et chaleur humaine.
L.B.

L’Herbe de l’oubli, écriture et mise en scène de Jean-Michel d’Hoop (Cie Point Zéro).

Créé au Théâtre de Poche. Coproduction Théâtre de Poche et Coop asbl.

Au Théâtre des Doms, à Avignon, du 6 au 26 juillet, tournée en Belgique francophone de janvier à juin 2019.

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