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Jean-Pierre Baudson

Serait-ce l’année de Jean-Pierre Baudson? “Sévissant” sur nos scènes depuis les années 80, ce permanent du Théâtre National a reçu deux grands rôles cette saison, chacun en lien avec une actualité brûlante. Son premier est le plus concret et le plus réaliste. Dans La Route du levant de Dominique Ziegler, il incarne un policier aux prises avec un jeune homme suspecté de sympathies intégristes et terroristes. L’échange est intense mais pas survolté, car l’enquêteur garde son calme, ainsi l’a voulu Jean-Michel Van den Eeynden le metteur en scène de ce huis clos où il fait parler Baudson l’homme d’expérience, paternel et bienveillant mais aussi critique envers une menace diffuse incarnée par le jeune Grégory Carnoli. Mais le flic cache aussi sa propre fêlure… 

Le hasard de la saison a voulu que le comédien participe à un autre spectacle sur le terrorisme. Dans Bruxelles Printemps noir, l’horreur - les attentats de Bruxelles - est arrivée et Jean-Marie Piemme en écrit le chœur post-traumatique que Philippe Sireuil met en scène. Jean-Pierre Baudson intervient dans un des tableaux les plus marquants. Vêtu d’une grande robe noire, tel un Charon affairé, il tient la morbide comptabilité des victimes des attentats de Bruxelles, une présence presque burlesque dans un contexte qui ne l’est pas du tout. 

Voilà donc deux rôles aux antipodes - à la source du drame et à sa suite -, celles de nos menaces contemporaines pour un comédien que l’on avait déjà vu exploser en rocker paternel dans Heroes (Just for one day) de Vincent Hennebicq. Au cours de sa riche carrière, Jean-Pierre Baudson a joué aussi pour Philippe Van Kessel, Jean Lambert, Charlie Degotte, Lorent Wanson ou encore Sofia Betz. Ce comédien réunit les générations et les styles, en nous surprenant, souvent.
N.N.


La Route du levant de Dominique Ziegler. Mise en scène de Jean-Michel Van den Eeyden. Créé au Théâtre de l’Ancre. Coproduction Théâtre de l’Ancre et Théâtre National

Reprise : le 8 novembre 2018 à Liège (Cité Miroir), le 9 novembre à Beloeil (Centre culturel), du 12 au 17 novembre au Théâtre de Namur, du 26 au 29 novembre 2018 à Charleroi (Eden) et le 8 janvier 2019 à Bozar.

Et Bruxelles Printemps noir de Jean-Marie Piemme. Mise en scène de Philippe Sireuil. Créé au Théâtre des Martyrs. Coproduction La Servante, Théâtre en Liberté, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Compagnie Biloxi 48, La Coop, Les Teintureries - Ecole de Théâtre.

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