Chargement...

Les Enfants du soleil

Après Vania! en 2014, Christophe Sermet poursuit son diptyque consacré aux auteurs russes s’attelant, après Tchékhov, au théâtre politique de Maxime Gorki. La pièce a été composée en 1905 au lendemain d’une révolte avortée en Russie. Maxime Gorki veut sensibiliser aux idées de la révolution. Il brosse le portrait d’une élite sociale isolée du monde et aveugle à la détresse d’un peuple. Ils sont médecins, vétérinaires, artistes et professeurs. Trop occupés à rêver la vie ou à la réinventer, ils n’imaginent pas qu’au dehors de la propriété, un mal fait rage et qu’ils sont cernés par le peuple en colère. Christophe Sermet opte à nouveau pour un dispositif épuré et efficace. L’immense bar que l’on apercevait dans Vania! se transforme en table de cuisine. Le meuble, seul élément concret, occupe toute la largeur de la scène et sert de point d’ancrage au débat. Simon Siegmann à la scénographie imagine une entrave, un panneau transversal qui surplombe le plateau le divisant de part en part. Tantôt support à la vidéo, tantôt rideau de scène, le dispositif réduit encore l’espace de jeu, obligeant presque les acteurs à se mettre à table. La puissance du décor ne se révèle qu’à la fin du spectacle. Lorsque les personnages de la pièce sont rattrapés par une foule en colère, la table des utopies est alors renversée et devient barricade; une autre métaphore politique. 

F. C.

Créé au Théâtre des Martyrs. 

Adaptation et mise en scène Christophe Sermet d'après Maxime Gorki (Compagnie du Vendredi) Scénographie Simon Siegmann. 

Production Rideau de Bruxelles

Nominations