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Arnaud Hoedt et Jérôme Piron

Et si tout cela n’était qu’un malentendu? Et si l’orthographe n’était qu’un outil de discrimination sociale? Dans La Convivialité, Arnaud Hoedt et Jérôme Piron partent en croisade contre un dogme qui a des effets bien plus politiques que syntaxiques. L’un est professeur de français et l’autre professeur de religion catholique. Collègues dans la même école -l’Institut Don Bosco à Woluwé-Saint-Pierre-, ils ont imaginé une conférence à la fois pointue et décalée pour retracer l’histoire des subtilités (absurdités?) de la langue et questionner l’entreprise de sacralisation qui étouffe tout débat. Sur leur écran géant en guise de tableau noir, ils nous font réviser quelques règles linguistiques irrationnelles. Summum de l’aberration : on écrit «confiture de groseilles» au pluriel mais «gelée de groseille» au singulier parce qu’on distingue les fruits dans un cas et pas dans l’autre. La présence du "s" dépend donc du temps de cuisson! Les lettres muettes, les pluriels en «x»: tout y passe, avec les explications historiques -dont la distraction des moines copistes- de ces excentricités. Le tout agrémenté de fautes légendaires -le fameux «Omar m’a tuer» - et flagrants délits humoristiques. L’orthographe servirait-elle d’outil de sélection sociale? Ne plonge-t-elle pas les enfants dans une insécurité linguistique obstruant les idées, la poésie, la création? Pourquoi, sur une faute d’orthographe, juger la personne plutôt que la faute elle-même? Le spectacle pousse la porte d’un débat passionné.

C. M.

Arnaud Hoedt et Jérôme Piron pour La Convivialité

Mise en scène Arnault Pirault Créé au Théâtre National Coproduction Théâtre National, L'Ancre Charleroi

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