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Stéphanie Blanchoud

«Il est 9h30, je viens chercher mes affaires.» C'est la séparation, avec son lot d'inventaire, de partage des biens communs, d'énumération des souvenirs du couple, de nostalgie de ces moments, souvent fragiles, fugaces, qui font une relation. Du désarroi naît le courage, le besoin de surmonter cette épreuve et passer à autre chose l'amène au fond d'une cour à l’arrière d’un immeuble où elle pousse la porte d'une salle de boxe. Elle panse ses poings comme elle panse ses plaies. Elle apprend la boxe, à ne pas baisser les yeux, la rigueur, l’épuisement, les coups qu’on donne et ceux qu’on prend. Elle retrouve la confiance, chasse la mélancolie, nettoie la trace de l'autre et entame la reconstruction de cet être dévasté par la rupture. Stéphanie Blanchoud pratique la boxe depuis cinq ans à raison de deux entraînements par semaine, c'est dire si elle connaît son sujet. Le récit a des allures autobiographiques même si l'auteure préfère parler « d'autofiction ». Dans ce monologue particulier, elle déroule une double ligne narrative, comme deux rails parallèles où se confondent métaphore et catharsis. Dans une écriture précise, légère mais efficace, Stéphanie Blanchoud s'efface devant une histoire qui tend vers l’universel.  

D.B.

Stéphanie Blanchoud pour Je suis un poids plume

Mise en scène Daphné D'Heur

Créé au Théâtre des Martyrs Coproduction Tatou Asbl, Wild Productions 

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