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David Murgia

Habité, porté par ses Discours à la nation, credo et textes que le poète et conteur italien Ascanio Celestini écrit pour lui, tendrement nerveux et résolument charismatique, David Murgia semble être né pour les «seuls en scène». Cette scène qu'il arpente, occupe, caresse puis rudoie pour occuper tout l'espace. Physique, d'abord. Psychique, ensuite. Dans la continuité du Discours à la nation, qui lui valut le Molière de la révélation masculine en 2015, le comédien verviétois revient chanter, chuchoter ou exhumer les paroles du communiste Celestini dans Laïka, un seul en scène à nouveau, accompagné par l'accordéoniste Maurice Blanchy, qui donne lui aussi chair et vie aux invisibles, à ces personnes en marge auxquels on oublie de donner un nom, une existence, une dignité. A peine, parfois, un petit sou pour soulager nos consciences. Indigné au plus profond de son être, membre du Raoul collectif, David Murgia, en véritable Jésus-Christ, traduit sa révolte avec d'autant plus de conviction qu'il y mêle l'humour, l'humilité et l'amour du genre humain. Sans jamais se draper derrière l'armure du conquérant. La force de l'artiste réside dans sa fragilité, celle qu'il ose toujours dévoiler. Au théâtre comme au cinéma où sa filmographie laisse déjà pantois. De La Régate de Bruno Bellefroid (2009) au Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael (2015) en passant par Rundskop de Michaël R.Roskam (2010), il est de tous les bons scénarios. Et n'a sans doute pas fini de faire parler de lui. 

L.B.

Dans Laïka

Texte et mise en scène Ascanio Celestini

Créé au Festival de Liège Coproduction Festival de Liège, Théâtre National

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