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Laïka

Jésus est de retour sur terre, non pour rallier à sa cause les incroyants et autres mécréants, mais pour voir dans quel état est ce monde qu'il a laissé il y a plus de vingt siècles. De la fenêtre de son appartement -qu'il partage avec un Pierre muré dans le silence mais qui laisse chanter son accordéon-, il décrit ce morceau d'humanité qui occupe un bout de bitume sur le parking du supermarché d'en face. Un clochard qui fait la manche, une vieille dame à la tête embrouillée, la prostituée qui vit dans l’immeuble, des manutentionnaires qui déplacent des caisses à l'entrepôt, les migrants qui cherchent un ailleurs meilleur et les messieurs du bar. Dont il revient justement. Son récit évoque également Che Guevara, les trois religions monothéistes et même une ancienne gloire du football. Et pour prendre de la hauteur, le big bang de Stephan Hawking et, of course, Laïka, la chienne qui lorsqu'elle a été envoyée dans l’espace, était l'être vivant le plus proche de dieu. Après Discours à la Nation, ce texte cynique et drôle, également signé Ascanio Celestini et porté par David Murgia, porte la voix des laissés pour compte, ces êtres minuscules, insignifiants, broyés par la société. Le comédien livre ce texte engagé et imagé dans un débit vertigineux mais sans faille. Dans un décor minimaliste, David Murgia irradie, dégage un présence impressionnante qui donne à penser que c'est acteur est habité. 

D. B.

Texte et mise en scène Ascanio Celestini Interprétation David Murgia

Créé au Festival de Liège Coproduction Festival de Liège, Théâtre National

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