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Giovanni's Club

Dans un décor démesuré qui évoque autant un lieu de luxure qu'un lieu de prière, des hommes se donnent en spectacle, se dévoilent sur scène, exposent leur corps et leur nudité aux regards des spectateurs. Hors la lumière aveuglante des spotlights, dans les coulisses du Giovanni's Club, les hommes sortent de leur personnage, viril, les hommes montrent leur vrai visage, dévoilent leur âme. Le cabaret devient groupe de parole, thérapie collective, clinique de désintoxication. Et quand le spectacle reprend, ils remettent masques et armures pour remonter sur scène. Claudio Bernardo évoque le mythe de Don Giovanni et de son pendant réel Casanova pour questionner la virilité aujourd'hui. Ces deux libertins impies incarnent tous les travers attribués à l'homme. Séducteurs insatiables, ils n'ont de cesse de multiplier les conquêtes pour affirmer leur emprise sur les femmes. Mais aujourd'hui, le féminisme est passé par là et l'image de l'homme dans toute sa virilité est cassée. Il a du mal à trouver sa position mais continue à résister par la force et le pouvoir. La mise en scène est grandiose et les interprètes impressionnants par leur précision et leur capacité à se rire des frontières qui séparent la danse, le chant et le cirque, même si la chorégraphie, très écrite, est omniprésente. Claudio Bernardo déconstruit le mythe de l'homme viril pour faire de la place aux autres genres.

D.B.

Chorégraphie Claudio Bernardo (Compagnie As Palavras)

Créé au Théâtre Varia Coproduction Ars Musica, Théâtre de Liège

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