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Driften

Il y eut d’abord Expiry Date, en 2013, où des machines étranges, clepsydre et jeux de domino, se mêlaient aux aventures mouvementées d’un casting de tout âge. L’univers d’Anna Nilsson, la circassienne, et Sara Lemaire, la dramaturge, était posé. Alliées à la mise en scène, elles allaient explorer des rivages inconnus, langoureux, où l’on tombe d’amour comme on glisse sur un roulement à billes, où l’on se met sur la pointe des pieds pour atteindre des rêves par principe inaccessibles. Le cirque, lieu de l’étrange et du languide? La compagnie Petri Dish allait confirmer cette marque de fabrique, et même l’instiller davantage, avec Driften, en 2016. Dévoilé dans un hangar désaffecté d’Anvers, à l’occasion du Zomer van Antwerpen, le spectacle commence avant d’entrer dans la salle, avec des installations de bois coupés, de meubles usés sortis des limbes et de loupiottes vacillantes, le tout prélevé à l’imaginaire d’Anna Nilsson, fille suédoise d’un inventeur sans limites. Au plateau, on p(ro)longe dans le même univers, puisqu’un vaste salon peuplé d’invités improbables va peu à peu voir ses murs envahis par une végétation luxuriante, au fil d’une soirée où le vitriol a peut-être bien remplacé le vin blanc dans les coupes renversées. La verte nature reprend ses droits, certes, mais le corps les a tous. C’est à coups de mâts chinois, d’escalade de murs, de basculements collectifs et même de danse sur pointes que se joue cet improbable dîner pour six convives polyglottes et multidisciplinaires. Un nouveau jalon pour une équipe qui n’a certainement pas dit son dernier mot.

L.A.

Conception Anna Nilsson et Sara Lemaire (Compagnie Petri-Dish). 

Créé aux Halles de Schaerbeek Coproduction Halles de Schaerbeek, Centre des Arts Scéniques, Dommelhof/Theater Op De Markt 

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