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Cœur de pédé

© Bartolomeo La Punzina

Tout commence par un cœur brisé. Au sens figuré mais aussi, dans la langue charnelle de l’auteur, au sens propre. Guillaume Druez nous raconte ses déboires sentimentaux, ses élans romantiques, ses désillusions amoureuses, ses (més)aventures sexuelles, ses ruptures, ses victoires, ses défaites.

Ce pourrait être égocentrique et mielleux mais c’est, au contraire, universel et décapant. Les tâtonnements des premiers rendez-vous, l’utopie des débuts, les frustrations quotidiennes, les errements sur les plateformes de rencontres : ce récit brasse une histoire en apparence banale mais balancée dans un monologue intense, galopant de métaphores iconoclastes en confessions anatomiques inattendues. Si l’on sourit constamment à ses pirouettes verbales, le fond de ce Cœur de pédé est loin d’être tout rose. L’artiste y égratigne largement la communauté gay, la violence, le jeunisme ou encore le racisme qui régissent certaines relations.

Dans un flux vertigineux, le comédien dépeint un monde, son monde, qui oscille constamment entre soif d’amour et cruauté cynique. Dans une langue erratique, qui en déroutera peut-être certains, Guillaume Druez se raconte sans fard, avec un humour mordant, une générosité explosive. Il déroule ce récit en grande partie autobiographique qu’il joue avec un bagout invraisemblable. Seul en scène même si, pour un bref moment final, il est rejoint par Manuela Sanchez, qui incarne sa mère dans un épilogue festif et décalé. C.M.


Cœur de Pédé de Guillaume Druez.

Créé au Théâtre des Riches-Claires.

Avec Guillaume Druez et Manuela Sanchez.

Production La Compagnie de Fernande. Avec le soutien de la Compagnie MAPS, des Studios de Virecourt, du BAMP, du Festival Cocq’Arts, du TIPI, de la SACD, du Théâtre de la Vie, de Still Standing For Culture, du Centre Rosocha, du Rideau de Bruxelles et de la Commune d’Ixelles.

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