L’invisible n’est pas inexistant

Eva et Rinus sont des ami·es qui élèvent ensemble Moïra, 9 ans, la fille de Rinus. Rinus spreekt nederlands, Eva parle français. Elle est une pirate de la vie qui multiplie les jobs, lui est un ingénieur passionné d’astrophysique, atteint d’une maladie dont il ne guérira pas. Quand le temps vient à manquer, comment transmettre le plus efficacement possible à un enfant les outils d’imagination qui lui permettraient de cartographier l’invisible et d’éclairer l’avenir ?
Dans L’invisible n’est pas inexistant, la prouesse n’est pas seulement théâtrale, elle est aussi technique, concrète, et pensée comme partie intégrante du récit. En collaboration avec des ingénieurs, la compagnie Venedig Meer a mis au point un dispositif scénique inédit : des machines à énergie gravitationnelle, autonomes, qui produisent lumière et ambiance sans électricité traditionnelle. Une démarche exemplaire qui allie innovation écologique et efficacité dramaturgique.
Mais au-delà de cette ingénierie poétique, c’est une fable humaine et métaphysique qui se déploie. Rinus, ingénieur passionné d’astrophysique, prépare sa fille à un monde qu’il va bientôt quitter. Aux côtés d’Eva, amie fantasque et multilingue, il tisse avec tendresse et lucidité un héritage imaginaire destiné à Moïra, neuf ans. La scène devient alors laboratoire d’émotions, terrain d’expériences sensibles et partagées.
Florence Minder signe ici une œuvre singulière, entre poésie du quotidien, science appliquée et spiritualité laïque. Un théâtre total où chaque composant - lumière, texte, mécanique - participe d’un même mouvement : donner corps à ce qui échappe aux yeux. À la frontière entre réel et invisible, c’est une exploration joyeuse et grave de ce que nous laissons derrière nous. - C.I.
Nominations
2024-2025