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James Brown mettait des bigoudis

© Gaël Maleux

Jacob a la vingtaine ; ses parents l’ont placé dans un établissement spécialisé. Si Jacob se retrouve là, c’est parce qu’il se vit en Céline Dion. Depuis qu’il est tout jeune, il voue à la chanteuse un culte infini. À tel point que, depuis quelques années, il est Céline. Lui qui a changé de voix veut désormais qu’on l’appelle comme son idole. Une réincarnation qui laisse ses parents perdus et inquiets. Jacob, leur Pitounet, ne ressemble pas du tout à l’idée qu’ils s’étaient faite de lui. 

Avec James Brown mettait des bigoudis, Yasmina Reza nous confronte aux émotions violentes et aux liens complexes qui régissent une famille, pour finalement questionner nos perceptions de la réalité et les chemins qui nous définissent. Jacob, qui cultive sa différence, en vient à déranger ses parents, qui finiront par décider de le placer dans un hôpital psychiatrique « rassurant », car situé au cœur d’un parc. Un parc à la nature ordonnée, où tout est organisé par la scénographe Renata Gorka qui à nouveau fait preuve d’un souci du détails impressionnant dans la quête d’un décor spectaculaire. Et l’illusion est parfaite : nous sommes immergés dans cet espace de nature d’où s’élèvent trois blocs de verre : deux chambres et un bureau. Un parc où, pourtant, la nature semble avoir perdu ses droits : rien ne dépasse, rien ne sort du cadre. Seule la balançoire nous renvoie à une touche d’innocence. Au-delà d’une réussite technique, la scénographie de Renata Gorka se fait le catalyseur du texte. Ce parc, la vie qu’il contient, ne reste pas un simple décor, mais devient un acteur actif d’une pièce au message fort. - L.T.


De Yasmina Reza | Mise en scène Michel Kacenelenbogen | Avec Isabelle Defossé, Stéphane Fenocchi, Antoine Guillaume, Marie-Paule Kumps, Lucas Monton | Assistanat à la mise en scène Hélène Catsaras et Sébastien Fernandez | Scénographie Renata Gorka | Costumes Béa Pendesini | Lumière Jérôme Dejean | Assistante à la création lumière Candice Hansel | Musique originale Pascal Charpentier | Coach vocal Daphné D’Heur | Régie Zacharie Viseur | Coproduction du Théâtre Le Public et de la compagnie Belle de Nuit | Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Direction du théâtre | Soutien du tax shelter de l'État fédéral belge via Beside

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