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Kill Fiction

© Vivien Ghiron

Tous les enfants ont pour jeu de « faire comme si… ». Et la joyeuse bande à la manœuvre de ce Kill Fiction l’a en quelque sorte transposé sur scène. Une pièce de grands gamins, fans de Clint Eastwood, de Sylvester Stallone, d’Arnold Schwarzenegger et de notre JCVD national, jouant les bras cassés du banditisme pour mieux remuer les clichés des films de série B. Et ça marche plutôt bien. La prise de recul est évidente et c’est le ton comique qui l’emporte. L’imagerie d’Épinal tourne à plein régime. Chaque échange de tirs amène son lot de sang giclant comme des fontaines de Versailles. Les flingues résonnent d’un bruitage buccal. La bande sur le plateau s’amuse à jouer gros. Le plaisir est partagé. Le pari est gagné. Auteur et metteur en scène, David Nobrega a retenu du stand-up un sens de la punchline et une construction précise de chaque personnage, tous des caricatures plus vraies que nature. La grossièreté du trait vient dégoupiller la grenade d’une certaine vision de la masculinité toxique. Toi le héros qui m’as fait rêver, toi à qui j’ai voulu ressembler, on a bien ri, mais c’est fini. Hasta la vista. N.N.

Kill Fiction écrit et mis en scène par David Nobrega. 

Créé au Théâtre de la Toison d’or.

Avec Benjamin Torrini, Wilhem Baerdemaeker, Colin Javaux, Mathieu Fonteyn, Jonathan Simon, Emilien Vekemans Costumes Mélissa Roussaux Création Lumières Jérôme Dejean 

Coproduction Théâtre de la Toison d’Or, Crash Prod asbl

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