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Un silence ordinaire

© Serge Gutwirth

L’alcool. Vaste sujet. Qui concerne autant les jeunes que les adultes, les enfants que les parents, les élèves que les professeurs. Vaste sujet, dont Didier Poiteaux, comédien d’une sobriété appropriée, amateur du théâtre documentaire, s’empare.

Il le contourne, s’en imprègne, le traverse et le livre, sur un plateau, accompagné de la bassiste Alice Vande Voorde, pour enfin briser Un silence ordinaire. Fruit de rencontres, de témoignages, d’ateliers d’écriture avec des élèves, cette mise en scène épurée d’Olivier Lenel, mène du groupe à l’individu, du général à l’exemple, de la théorie à l’ultime confession : “Ma mère s’appelait Julia”. Une seule phrase, amenée en finesse, et voici dite la douleur d’un fils de mère alcoolique.

Du binge-drinking très pratiqué par les jeunes, au quadra qui fait la tournée minérale… du 24 au 28 février – car avant cela, il y avait son anniversaire, le carnaval et une promotion à fêter –, en passant par le ballon de rouge découvert dans le buffet, à côté des saladiers en plexy, chacun, ou presque se retrouve de près ou de loin. Et frémit à la lecture d’un extrait de La Vie matérielle de Marguerite Duras : “On dit toujours trop tard à quelqu’un qu’il boit.” Un spectacle jeune et surtout tous publics. L.B.


Un silence ordinaire de Didier Poiteaux.

Création aux Rencontres du Théâtre Jeune Public à Huy.

Un spectacle d’INTI Théâtre, en coproduction avec Pierre de Lune, Centre Culturel de Dinant, Centre culturel de Verviers et la Coop asbl.

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