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WEG

© Dajana Lothert

La friction nature/culture nourrit de longue date le travail d'Ayelen Parolin. Qu'elle se livre à travers le solo autobiographique et évolutif 25.06.76, qu'elle explore l'homme intime et social par le biais de la statuaire dans David, qu'elle bâtisse un pont d'énergie chamanique entre Buenos Aires et Séoul dans Nativos, la chorégraphe (et danseuse !) ne craint pas plus l'ascèse que l'excès.

Pour WEG, Ayelen Parolin a rassemblé neuf danseuses et danseurs: les individus et le groupe, les êtres dans la masse, dont les échanges se nouent de la pulsion à l'entrave, du contrôle au lâcher-prise.

Argentine d'origine, Bruxelloise depuis une vingtaine d'années, elle voit "la chorégraphie comme un écosystème – qui d’ailleurs pourrait aussi être urbain –, avec tout ce qui vit, tout ce qui bouge, même dans l'invisible". Diaboliquement mis en musique – au fort pouvoir transformateur – par Lea Petra et son piano préparé, habité, heurté, un paysage complexe s'esquisse entre chaos et restructuration. Une danse où l'épure s'invite au creux de la sarabande, où les références abondent sans imposer une lecture. Dans le don plutôt d'un plaisir aussi charnel – "une énergie animale, basique, sexuelle", dit-elle – qu'intellectuel. Nourrie pour WEG de sa lecture de Sapiens, de Yuval Noah Harari, Ayelen Parolin convoque le contre-courant, le hors-code, l’au-delà des bornes, pour s'aventurer au cœur de la complexité du monde. Avec ses jeux de textures, ses contrastes têtus, ses unissons dégingandés, sa retenue et sa profusion, WEG synthétise les dynamiques à l’œuvre chez la créatrice: l’état des corps, leur expressivité, et le rythme, le dépassement, la transe – dans un chatoyant chœur de contradictions. M.Ba.


WEG d’Ayelen Parolin.

Création à Charleroi Danse – La Raffinerie.

Une production RUDA ASBL, DC&J Création, en coproduction avec Charleroi Danse, Théâtre de Liège, Tanz im August / HAU Hebbel am Ufer, L’Atelier de Paris – CDCN, Theater Freiburg.

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